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18 juillet 2011 1 18 /07 /juillet /2011 22:33

 

Dans un commentaire récent à l'article "Clairement expliqué", Nell nous signale l’existence d'un mot, qui m'était inconnu jusqu'à présent. Il concerne une science qui traite les phénomènes d'abrutissement de la société et d'apauvrissement de la culture, dénoncés bien souvent par Donquichutte. Ces problèmes ne sont pas toujours dus à l'ignorance ou à la négligeance de nos moulins à paroles mais peuvent aussi être voulus, provoqués, calculés, planifiés et enseignés ! Ce mot est un néologisme assez récent, puisqu'il ne date que de 1992. Bien que je n'apprécie guère les mots nouveaux, celui-ci se justifie car il désigne bien quelque chose de précis, qui n'est défini par aucun autre mot de notre langue avec une telle acuité.

 

 

Il s'agit du mot "Agnotologie".

(Je pense qu'il convient de prononcer le G et le N indépendamment l'un de l'autre)


Il désigne la science étudiant l'ignorance et les phénomènes qui y sont relatifs.


http://www.xxlmag.com/wp-content/uploads/2010/08/ignorance-1.jpg


Il a été inventé par l'historien des sciences Robert Proctor (Professeur à l'université des sciences de Stanford).

 

Ce mot est composé de la racine "Agno" provenant du mot grec agnôstos, "ignorant" et du suffixe "logie" qui signifie, quant à lui, "science" ou "recherche du vrai".

 

Voici donc une science nouvelle qui pourrait paraître utile, puisque le fait d’étudier l'ignorance peut rendre des services à ceux qui ont pour but d'en limiter les conséquences, de la contrer voire même de l'éradiquer. Mais comme cette science se charge aussi de l'étude des moyens qui permettent de produire l'ignorance, de la propager ou de la préserver, elle me paraît, de ce fait, bien moins sympathique !

 

Si, comme le dit l'article du Monde signalé par Nell, elle peut être utilisée pour mesurer les effets de l'ignorance et lutter contre ceux qui voudraient qu'elle facilite leur commerce, il me semble important de la promouvoir comme science humaine indispensable. Mais si l'on considère qu'elle pourrait permettre à un étudiant d'apprendre l'art de désinformer, la manière d'entretenir l'ignorance, l'efficacité de l'intoxication ou la pratique de l'abrutissement, alors je crois que la société touche véritablement le fond et qu'il est très important et urgent d'en contrôler rigoureusement la vulgarisation !!

 

La pratique de la manipulation de l'homme par l'homme est commune et connue depuis la nuit des temps. Elle a toujours eu ses bons et mauvais objectifs. Est-il bien nécessaire de considérer l'enseignement de la poursuite des mauvais objectifs comme une science et l'enseigner à des hommes qui n'ont pas vraiment besoin de cela pour faire preuve de beaucoup d’imagination dans la pratique de la malversation et de la perversité ?!

 

Grand merci à Nell pour ce commentaire averti. Nous voilà informés et l'agnotologie n'a plus qu'à bien se tenir car, connaissant son étendue, nous veillerons à ce qu'elle ne puisse faire de progrès que dans un sens bénéfique en dénonçant bruyamment toute dérive vers les obscurs objectifs qui pourraient être les siens !

 

Nos moulins sont bien trop souvent des "agnotologues" !

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16 juillet 2011 6 16 /07 /juillet /2011 21:04

Il suffit, avec ce dessin de changer l'organisation des figures intérieures pour libérer l'espace d'un carré égal à une graduation de longueur et de largeur !

 

Comptons et recomptons les graduations ...

 

 

300px-Missing square puzzle.svg

 

Comme c'est étrange !!

 

Qui trouvera l'explication de ce prodige de génération spontanée géométrique ?

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21 mai 2011 6 21 /05 /mai /2011 23:00

Voici à la fois un petit échantillon de musique

et une animation permettant de jouer des fichiers MP3.

 

  Je les ai enregistrés avec mon PSR 910 et sont de ceux que j'aime bien jouer.

Je sais que tout cela est bien loin d'un travail professionnel mais tant pis !!

Je me suis bien amusé, autant pour les jouer

que pour programmer le lecteur virtuel...

Je vous souhaite une bonne semaine, une bonne audition

et vous demande toute votre indulgence pour les imperfections

qui sont, bien sûr, encore nombreuses...

 

Ouvrez le tiroir du lecteur en pressant sur le bouton "Open/Close", placez le disque sur le plateau à l'aide de la souris, fermez le tiroir puis pressez le bouton "Play" et écoutez... Pour changer de disque, il faut bien sûr stopper celui qui est en cours d'exécution, l'éjecter etc... Faute de quoi le lecteur vous avertira de l'erreur de manipulation !

 

 

Vous pouvez cliquer ici pour visualiser une version 800*600 plus confortable...

 

Note 1 : La présentation de "Take the A train" a été prise sur un disque enregistré aux US par un orchestre "pro", Je l'appelle depuis mon clavier avant de commencer à jouer le morceau...
Note 2 : L'animation a été réalisée avec le logiciel gratuit "E-Anim" qui produit des fichiers "swf".
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2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 22:43

Voici une démonstration d'effet d'optique.


Elle est somme toute assez connue,

mais j'y ai ajouté un peu d'animation pour lui rendre sa jeunesse !

 


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13 janvier 2011 4 13 /01 /janvier /2011 22:13

Dites-moi, saurez vous reconnaître quel est l'objet de cette photo ?

 

Pas trop d'idées n'est-ce pas ?

Pour obtenir un indice supplémentaire, passez donc la souris sur la photo...

 

 

Toujours rien ? Alors, cette autre vue peut-être ...

 

 

PICT3935.JPG

 

Cette fois en passant le souris, vous allez trouver !!

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3 mars 2010 3 03 /03 /mars /2010 13:50

L'informatique



L'informatique est, comme l'architecture, un bon exemple de retour en arrière depuis une centralisation quasi totale vers une répartition plus homogène.

Dès son apparition, l'ordinateur fut conçu comme une machine énorme, ne pouvant qu'être centrale, pour être mise à la disposition de nombreux utilisateurs. La puissance de calcul, la normalisation des programmes et le stockage des données ne pouvaient être imaginées autrement. Les "unités centrales", ce fut leur nom pendant longtemps, ont donc grossi progressivement et leur puissance a été accrue dans des proportions inimaginables.

Les programmes ne dérogeaient pas à la règle. Leur algorithme, partant d'une boucle principale, se déroulaient par branches issues d'un point commun. Il fallait, pour passer d'une branche à l'autre, revenir au nœud central pour emprunter un chemin voisin. La mémoire, elle aussi était "centrale". C'était le meilleur moyen qui garantisse la possibilité de partage des informations entre plusieurs applications ou utilisateurs. Les utilisateurs accédaient chacun leur tour aux ressources de calcul ou de stockage, mais la vitesse avec laquelle cet enchainement d'accès était opéré donnait une impression de simultanéité. Au lieu de multiplier les matériels, on divisait le temps. Inconvénient majeur de cette solution c'est la catastrophe inévitable qui survient pour tous les utilisateurs en cas de problème !


A l'avènement de la micro-informatique, le chemin était donc tout tracé. L'unité centrale devenait plus petite mais restait centrale. Elle était chargé de toutes les tâches du système. Depuis le plus petit affichage jusqu'à la gestion des entrées-sorties. Le processeur était tellement centralisé qu'il passait la plus grande partie de son temps sur des actions banales comme le rafraichissement de mémoires dynamiques l'affichage de chaque pixel ou la scrutation de clavier !

Rapidement, on prit conscience de cet excès de centralisation et on distribua des seconds rôles à des acteurs périphériques pour réserver les réelles compétences du processeur à des tâches plus nobles. On vit ainsi apparaître les processeurs de gestion de clavier, de traitement vidéo, de contrôle d'entrée-sortie, de communication Etc. Le processeur "central" se vit même affecter un adjoint, le processeur mathématique... Ce premier pas vers la décentralisation aboutit rapidement aux micro-ordinateurs tels que nous les connaissons aujourd'hui dans lesquels même le processeur central comporte plusieurs noyaux.

Aujourd'hui, la programmation "objets" permet de sauter sans problème d'une branche à l'autre sans ne rien perdre des données collectionnées, de remplir un formulaire dans n'importe quel ordre, et même d'exécuter plusieurs occurrences d'un même processus sans mélanger les données de chacun ! Ce qui n'empêche pas un sous programme de pouvoir hériter des caractéristiques, propriétés ou données d'un autre pour optimiser la taille du code...

Mais le chemin n'était pas terminé. Un grand nombre de ces machines étaient employées comme "terminal intelligent", connectées à un ordinateur central. Irremplaçable, disaient certains ! Les réseaux étaient donc constitués de branches en étoile, aboutissant toutes au roi des rois, le central !

Bien heureusement, quelques "fous" ont imaginé d'autres solutions et celle qui se nome "structure maillée" prit vite le pas sur toutes les autres et Ethernet puis Internet vinrent redistribuer les cartes. Dans ces structures, tous les participants représentent un "poids" équivalent même si chaque nœud peut être spécialisé dans des tâches particulières.

L'augmentation de la puissance de calcul de chaque micro-ordinateur fit le reste pour que l'on trouve de moins en moins de mastodontes centraux, ce qui contribue au fait que l'on entend de moins en moins "C'est la faute de l'ordinateur du siège...".

Voilà un modèle qui, parti d'un centralisme obligé, après quelques décennies est devenu complètement distribué, pour le plus grand profit de tous ses utilisateurs. Ce profit est également partagé par les fournisseurs qui ne manquent pas d'y trouver leur compte !!



Pourquoi ce qui est valable dans ce cas

serait impossible dans beaucoup d'autres ?

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2 mars 2010 2 02 /03 /mars /2010 22:17

L'agriculture


On pourrait croire l'agriculture à l'abri de ce raisonnement centralisateur.


Mais il n'en est rien !


La seule entreprise agricole qui aujourd'hui soit considérée comme viable doit absolument regrouper la surface la plus importante possible ou comporter le plus grand nombre possible de têtes de bétail. Normal, diront les "spécialistes". Pour "faire" de l'argent, il faut investir dans de couteuses machines qu'il faut bien rentabiliser.


Et la course à l'échelle est là aussi lancée !


Puisque j'ai acheté une grosse machine, je peux posséder plus de terres. Je possède beaucoup de terres, il me serait utile de posséder une plus grosse machine... C'est ainsi que nombre de petites entreprises agricoles se sont vues prises au piège du cercle vicieux et infernal de la course à la production pensant très honnêtement que c'était la seule solution.


C'était en effet la seule qui leur était proposée, conformément à l'intérêt de quelques marchands, prisonniers eux aussi ce cette culture du chiffre chère aux centralisateurs ! Certes, la production ayant augmenté, les revenus se trouvent augmentés eux aussi, mais, souvent insuffisamment pour assumer le remboursement des crédits nécessaires à l'évolution et faire face aux frais, eux aussi proportionnels à l'échelle ! Alors, le nombre des petites entreprises agricoles ne cesse de diminuer, entraînant la diminution du nombre des emplois, entrainant la désertification des campagnes, entrainant la surpopulation et la centralisation dans les villes.


Certains auraient pu penser que la centralisation en agriculture pouvait être créatrice d'emploi, de richesse, de confort, de sécurité, bref de tout ce que peut promettre la perspective d'une organisation d'avenir. Là comme ailleurs, la démonstration du contraire est sans appel. Tous les résultats vont à l'opposé de l'objectif. Seuls quelques individus parviennent en s'appuyant sur des méthodes contestables, à survire et quelquefois à prospérer. Mais leur nombre est extrêmement limité si l'on lui oppose celui des échecs, faillites, abandons et même suicides !


Mais, même connaissant ces conclusions, les plus éminents analystes ont le plus grand mal à admettre que la taille idéale n'est pas forcément la plus énorme ! On trouve encore nombre de conseilleurs préconisant la concentration ou la centralisation et au moins le groupement comme solution, même pour des entrepreneurs ayant choisi la voie de l'agriculture "biologique" (mais existe-t-il une agriculture qui ne serait pas biologique ? Mécanique ou chimique peut-être ?), qui pourtant devrait être le fer de lance de la modernité !


Un autre exemple des centralisations de la campagne est celui des élevages intensifs de porcs ou de volailles. Peu importe que la terre ne parvienne pas à absorber et filtrer les déjections de cette forte concentration animale, on laisse tout cela partir à la mer où les élevages d'huitres sont contaminés et même détruits ! On néglige la pollution de l'air, des sols, de l'eau et la production de méthane, ce dangereux gaz à effet de serre, qui deviennent très préoccupants dans les régions d'élevage intensif de bovins aux Etats Unis par exemple, mais tout ceci préoccupe bien peu !


Il faut bien nourrir l'humanité, opposera-t-on à ce constat !


Il est bien dommage que pour nourrir l'humanité,

on aille inéluctablement vers sa destruction !


Cette centralisation des moyens de production

est-elle vraiment appropriée,

nécessaire, utile à l'humanité ?

Vaut-elle le prix que l'on doit payer ?

 

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28 février 2010 7 28 /02 /février /2010 21:53

L'architecture

 

Dans la course à la centralisation, les architectes commencent à comprendre l'erreur qu'ils ont communément commise depuis des décennies en construisant de grands ensembles de logements, même si ceux-ci étaient souvent équipés de services qui auraient dû permettre une certaine autonomie.

 

Dans ces immenses cités, la sensation de "ghetto" domine, quelque soit le niveau du confort proposé. De ce sentiment découle un ensemble de comportements absolument logiques et prévisibles. L'émergence de l'impression "d'apartheid" s'empare alors des habitants qui se persuadent que hors de leurs enceinte la vie est probablement bien plus avantageuse qu'au dedans. Ils se sentent alors parqués, ignorés, brimés, exploités par le reste du monde et s'organisent en conséquence !

 

Un autre problème de cette concentration d'habitations est l'emploi. Comment disposer d'une offre d'emplois à la mesure de la main d'œuvre ainsi centralisée ? La centralisation de l'habitat ne permettant pas l'installation de structures permettant l'emploi des habitants, ceux qui voudront résoudre l'équation devront recourir aux transports pour passer de la concentration de l'habitat à la centralisation de l'emploi. Et les voies de communication sont saturées d'habitants en quête de quelque emploi pour survivre.

 

Dans ce domaine également, on évoque souvent l'économie d'échelle comme prétexte à la concentration. Cette économie vaut-elle vraiment tout ce qu'elle implique comme inconvénients ? Des citoyens (ou consommateurs, comme on préfèrera les nommer) seront bien mieux disposés pour faire fonctionner l'économie et la vie sociale, s'ils sont plus disponibles et détendus. Certains prétendent que le stress peut être un bon catalyseur permettant de doper la productivité. C'est probablement vrai, mais certainement dépendant de la nature même du stress. Celui qui est subi dans les transports ou produit par la promiscuité permanente depuis l'habitat en passant par le travail et allant jusqu'aux loisirs, ne permet surement pas le moindre progrès !

 

Les architectes et les urbanistes sont aujourd'hui de plus en plus réservés sur la justification du schéma impliquant la centralisation de l'habitat. Les dimensions des ensembles d'habitation ont été sérieusement revues à la baisse. Mais, ce qui n'est pas résolu, c'est la communication entre les zones d'habitation, les zones de services et les zones d'emploi. Ainsi, il est intéressant de se poser la question de savoir quelle solution est la plus pertinente : Augmenter significativement les structures permettant le transport de masse depuis les concentrations d'habitations vers les concentrations d'activités ou répartir les habitants sur un canevas plus équilibré constitué d'équipements "hybrides" composés d'habitat, de services et d'emploi ?

 

Aucun logement ne devrait pouvoir être construit s'il n'existe pas l'emploi et les services nécessaires dans un rayon de 5 Km. Tout comme aucune industrie de devrait pouvoir s'installer si le logement de ses employés n'est pas possible à distance raisonnable. Cette option suppose que ces structures, tant d'habitation que de services et d'emploi soient relativement petites et réparties sur tout le territoire.

 

Pour réussir, au terme "centralisation" on opposera "répartition".

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27 février 2010 6 27 /02 /février /2010 20:33

L'école


Et que dire de cette école, de ce collège, de ce lycée construits pour accueillir 4 à 5000 élèves ?

Comment des enfants pourraient-ils s'y trouver à l'aise et bien traités ?

Comment un personnel même très expérimenté trouverait-il le moyen de considérer chaque étudiant comme le cas unique que chacun représente pourtant ?

Certes, il est probable que le nombre de cuisiniers employés pour préparer les immenses chaudrons des prétendus repas qui seront mis à disposition en guise de déjeuner seront moins nombreux que pour de multiples structures de plus petite taille, mais cette concentration vaut-elle une si modeste économie ?


Et puis, comme le nombre d'élèves par classe est de toute manière limité quel est l'intérêt de concentrer les classes en un même lieu jusqu'à atteindre des populations aussi importantes ?


Est-ce pour éviter de déplacer les professeurs ?


Dans ce cas si il est préférable d'obliger 4000 élèves à prendre des transports plutôt que 150 ou 200 profs je ne vois pas bien le bénéfice !


Est-ce pour faire l'économie de quelques directeurs ?


Là encore, il n'est pas certain que l'économie vaille le prix à payer. Car ce prix est très lourd ! Les enfants ne peuvent tous habiter à proximité de cette immense structure. Ainsi, plus de la moitié d'entre eux, sont contraints d'emprunter des transports pour se rendre aux cours avec tout ce que cela comporte comme fatigue, risques et frais.


Dans ces immenses structures, ils se trouvent en quelque sorte isolés par le nombre. Personne ne connait plus personne. La "désocialisation" se trouve patente. La promiscuité favorise le développement discret des comportements marginaux. Les "lois de la jungle" tendent à remplacer les règles de la société. Il résulte que les jeunes perdent tout repère et abandonnent les valeurs socioculturelles qu'ils devraient partager dès le plus jeune âge à la faveur de prétendus "comportement modernes" qui ne sont en fait que de faux-semblants inutiles et souvent même dangereux.


Voilà ce que ce mot anodin "centralisation"

peut avoir comme conséquences

que n'importe qui peut facilement identifier !

 

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25 février 2010 4 25 /02 /février /2010 20:44

L'énergie


Autre exemple de cette centralisation à tout prix, la production d'énergie.


Lorsque l'on parle d'électricité, il ne viendrait à l'idée de personne de croire que cette précieuse énergie puisse venir d'ailleurs que d'une centrale ! On centralise même les centrales en regroupant, par exemple, plusieurs réacteurs nucléaires sur un même site de production. Chacun se laissera facilement convaincre par l'argument imparable de "l'économie d'échelle". Et chacun est prêt à accepter la croissance exponentielle du risque, qu'il soit un simple risque de rupture de la production ou qu'il soit, comme ce pourrait être plus dramatique, celui de l'accident, qu'il faut bien considérer comme non-nul, même pour une centrale à gaz, comme démonstration vient d'être faite avec l'explosion d'une centrale aux Etats Unis.


Il est pourtant facile d'imaginer que plus l'unité de production sera petite, plus le nombre de clients concernés par un éventuel problème de production sera limité ! Facile aussi de reconnaître que plus la bouteille qui explose est petite et moins les dégâts seront importants ! Mais, cette "centralisation" est tellement inscrite dans nos habitudes, que l'on s'applique maintenant à "centraliser" des éoliennes dans des "parcs éoliens" ou des capteurs solaires en "fermes de production solaire", sans que personne ne s'étonne que ces sources d'énergie, pourtant bien réparties sur le territoire ne soient exploitées qu'avec de disgracieuses et encombrantes concentrations de matériels "centralisés".


Et la question n'est pas épuisée à ce point de la démonstration puisque une fois produite, cette énergie devra être transportée. Dans le cas de l'électricité, une perte non négligeable est subie lors du transport. Alors, pour limiter la perte et employer des câbles d'un diamètre raisonnable, on élève la tension (*), ce qui impose, pour permettre leur isolation la plus économique, des lignes aériennes montées sur d'immenses pylônes dont on connaît la fragilité dans de nombreux cas d'intempérie et dont l'esthétique est pour le moins discutable !


Pourquoi donc ne pas favoriser la production locale en construisant des bâtiments systématiquement couverts de "récupérateurs" d'énergie solaire (chaleur ou électricité) et en répartissant la production éolienne d'une manière plus "saupoudrée" ! Dans certains pays nordiques, le problème a été pris par le "bon bout" en permettant aux habitants d'investir directement dans la construction de leurs éoliennes et en participant au financement de leur entretien. Mais peut-être craint-on de ne pouvoir conserver un contrôle suffisant des moyens de production et des taxes qui leur sont associées ? Cet argument ne tient pas vraiment car, de toute manière, l'état sait très bien percevoir les taxes qui lui reviennent, il lui est inutile de recourir au centralisme pour se garantir les revenus qui lui sont nécessaires !


La production pourrait alors se présenter comme un maillage plutôt que comme des étoiles interconnectées. Ce nouveau schéma serait beaucoup moins fragile puisque la rupture d'un point de croisement ne pèserait pas bien lourd dans le schéma de l'ensemble. De plus, les lieux de production étant plus proches de ceux de la consommation, le transport serait moins problématique. Les risques d'accident se trouveraient réduits et l'emploi des personnels chargés de produire bien mieux réparti sur d'ensemble du territoire. Autant d'avantages dont devraient profiter ceux qui croient aujourd'hui détenir les clés de leur fortune en imposant la centralisation !!


(*) La règle P=U2/R indique que la puissance perdue en ligne dépend de la tension et de la résistance. La résistance dépend de la section du câble. Mais pour des questions mécaniques et économiques, il est préférable de limiter le plus possible la section des câbles. Alors, il ne reste comme solution, pour augmenter la puissance transportée en limitant les pertes en ligne, qu'à augmenter la tension. On arrive de nos jours à plusieurs centaines de milliers de volts (400 000 volts pour les lignes de transport) on pense même au million de volts dans certains cas (Sibérie...).

 

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  • DonQuichutte
  • Passionné de technologie, amoureux de culture et défenseur de la francophonie...
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