Je déplore souvent le fait que notre société soit "décadente".
Je me suis souvent posé la question : "ce mot est-il bien adapté à l'idée que je veux exprimer ?".
Dans mon dictionnaire "ordinaire" j'ai trouvé la définition suivante :
Fait de décliner, de perdre du prestige, de la puissance, etc., et d'approcher de sa fin. La décadence d'un régime, d'une civilisation. Tomber en décadence. Période correspondant au déclin d'une civilisation, d'un empire...
C'est bien le péril que je pressens pour notre société dite "évoluée".
Lorsque l'on évoque la décadence, on ne peut s'empêcher de penser à celle de la Rome antique.
Cet empire immense et incroyablement riche s'est pourtant effondré, victime de cette terrible maladie qui est la décadence.
Pourquoi donc cette chute radicale et irréversible ?
Montesquieu a identifié dix-sept raisons à la décadence ! Parmi les causes majeures, on peut retenir la transformation d'une société basée sur l'intelligence et le travail en une société se limitant aux loisirs, le travail étant confié à des esclaves importés du monde entier pour satisfaire les besoins en main d'œuvre...
Le territoire dominé par la société romaine s'étendait sans cesse, puisant dans les ressources de l'ensemble de l'Europe. Phénomène qui s'inversa car pour se protéger des ces peuples conquis, il lui fallut payer de ruineux tributs !
Viennent ensuite l'avidité de certains et la corruption qui conduiront des puissants sans morale à s'approprier les biens d'autres... Ainsi, les riches toujours plus riches ruinaient-ils des pauvres toujours plus pauvres.
La corruption généralisée était devenue le système de base pour permettre à la fois l'enrichissement des plus riches et la survie des plus pauvres. La profondeur du gouffre séparant ces deux composantes de la société devenait sans cesse plus vertigineuse.
Il aura suffi à cette société si aboutie mais tellement diminuée par ses vices, d'être convoitée puis envahie puis digérée par des peuplades venues de tous les points cardinaux, pour succomber et disparaître.
Quels enseignements a-t-on tiré de ces événements si bien connus ?
J'ai bien peur qu'aucun ne soit retenu par nos contemporains !
- Les loisirs, le paraître, la consommation, la possession, la domination, restent les priorités de l'immense majorité des habitants des nations "avancées".
- Le travail est confié à des nations "moins développées".
- L'Europe cherche à s'étendre sans fin.
- Le patriotisme disparait.
- La cupidité et la corruption progressent.
- La différence entre riches et pauvres s'accentue.
En résumé notre société s'affaiblit.
Sera-t-elle en mesure,
contrairement à Rome,
de résister aux "invasions barbares" ?