Au fil des lectures et après avoir écouté quelques maîtres de la communication, il vient la remarque suivante :
Il est bien regrettable de constater à quel point l'excès d'information tue l'information. Il est tout aussi regrettable que notre société soit aussi intoxiquée qu'elle l'est par ceux qui
devraient la servir.
Nos chers moulins à paroles, qu'ils soient médias, publicitaires ou politiques nous en font la démonstration
permanente. Le taux d'amplification qu'ils choisissent d'appliquer est tel que la distorsion et la saturation se trouvent inévitables. La crédibilité de leurs propos devient ainsi voisine de zéro
! Même les images ne peuvent plus être un gage de sérieux et de vérité. Quand elles ne sont pas volées ou sorties de leur contexte, elles sont aménagées, coupées ou même "trafiquées". Les
enregistrements sont "saucissonnés", puis ré-assemblés pour faire entendre ce que l'on a envie de faire dire à celui qui parle !
La perte de confiance de la population dans les moyens "officiels" de communication, est générale et profonde.
Toutefois, le besoin de savoir reste présent, ce qui fait que l'on se tourne vers d'autres sources pour se faire une opinion. La crédibilité devenant nulle, on s'invente des explications pour
combler ce besoin d'information. Se basant sur une prétendue information alternative, le doute se transforme en soupçon puis en protestation voire même en colère. Certains de la justesse de leur
nouvelle opinion, ces "tenants de l'information parallèle" réagissent en conséquence. Les quelques exemples qui suivent donneront, d'après des faits relevés dans une actualité récente, une idée
de ce qui est dit ci-avant.
Il suffit que les voix officielles annoncent que des précautions particulières seront prises pour que nos
enfants ne soient pas contaminés, et chacun s'insurge contre la fermeture autoritaire de nos écoles.
Qu'aurait-on dit si les enfants restaient au contact de leurs camarades contaminés ?
Tentez de donner un chèque à chaque famille, tous trouveront que tout cela est louche et que cela doit bien
cacher quelque chose.
Masquez l'objectif, coupez le texte en deux et vous obtenez l'information selon laquelle vous devrez payer en
tout état de cause.
Un avion tombe dans l'océan, nombreux sont ceux qui vont tenter de démontrer qu'il s'agit d'un complot ou que
la responsabilité de la compagnie française est engagée.
Qu'il ait été victime d'un violent orage tropical est passé à la trappe pour laisser s'exprimer les doutes sur
la qualité d'une magnifique entreprise européenne.
Même des catastrophes comme celle du 11 septembre trouvent leurs négationnistes qui tentent de semer le doute
dans les esprits !
La décence voudrait pourtant que l'on respecte la mémoire de tous ces morts !
Et lorsque l'information n'est pas amplifiée, déformée, altérée ou tronquée, elle est travestie. Que penser
lorsque l'on nous sert cette prétendue information : "Ces postes de travail seront certes supprimés, mais il n'y aura aucun licenciement". Certains trouveront peut-être cette proposition
rassurante ! Pensent-ils un instant que leurs enfants ne pourront pas être embauchés pour travailler à ces postes supprimés ?
Non, le tohu-bohu est tel que personne ne s'aventure plus à penser.
L'esprit est anesthésié, bien trop occupé à tenter de suivre le bruit ambiant et le rythme effréné des
révélations.
En résumé, le flot ininterrompu d'informations peu fiables ou exagérées, de publicités ineptes, de scandales
fabriqués, de propagandes à peine déguisées est tel que, de l'immersion médiatique, nous sommes passés à la noyade dans l'excès de données importantes, de constats incontournables, d'analyses
absurdes, de prévisions invérifiables, de rêves publicitaires impossibles, de précautions essentielles et autres inventions romanesques pour ne pas dire mensongères.
L'auditeur, le lecteur, n'ont plus ni la nécessaire référence, ni l'indispensable recul qui leur permettrait de
reconnaître le vrai du faux, de dissocier information et intoxication. Ni même le réflexe de se poser la question : "Que dois-je retenir et interpréter de ce que je viens
d'entendre".
Alors, s'entame un processus de rejet. Tout est considéré pourri. Chacun va donc se servir aux sources qui lui
conviennent le mieux, quitte a se laisser empoisonner par des inepties. Même si, au début, la victime est suffisamment intelligente pour n'en faire qu'un jeu, l'esprit est marqué, le raisonnement
dégradé, la réflexion altérée.
En conséquence, la confiance a disparu. Elle a été remplacée par la suspicion. Le doute a maintenant pris le
pas sur la raison. Le rationnel est oublié. Quel que soit le sujet, s'il est traité par un organisme officiel, on doute. On préfère de beaucoup aller à la pêche aux ragots les plus fous, car ils
correspondent mieux à ce qui nous taraude en permanence, et que nous sommes convaincus d'attendre. Chacun pense : "ils nous mènent en bateau !". Chacun se retranche derrière : "On en a trop
entendu, on sait trop bien !". Chacun se construit "sa vérité". Chacun veut apercevoir ce qui se cache derrière le rideau. Quelle que soit la direction prise, on est certain qu'elle l'est à nos
dépends. Donc on s'y oppose. On cherche appui dans toutes les sources possibles. Elles sont si nombreuses et faciles d'accès que l'on trouve bien vite celle qui va nous conforter dans notre idée,
dans notre conviction. Même si cette source nous donne une vue totalement aberrante voire complètement mensongère, si elle nous satisfait, on l'adopte. Il n'est pas rare d'entendre : "Puisque
certains le disent, c'est bien qu'il y a une petite part de vérité". Autrefois, les "conversations du café du commerce" étaient la seule base de cette rupture de confiance, mais comme la
circulation de la désinformation était plus lente et moins générale, le malaise ne s'étendait pas d'une manière aussi rapide, générale et dramatique qu'aujourd'hui.
Ce que nous proposent nos moulins à paroles, (les communicants) est souvent pré-établi comme étant l'unique
vérité, la seule manière d'appréhender les choses, la seule voie de réflexion, la meilleure façon de penser. On ne vous demande plus "quelle est votre idée", on vous impose une idée unique et,
éventuellement, on vous demande "Oui ou non ?". Cette manière de procéder produit des esprits exigus, étriqués, simplifiés, incapables de réfléchir à de multiples choix, inaptes à émettre un
grand nombre d'hypothèses pour répondre à une question posée de manière à retenir la plus performante. Nos moulins ont même pris la fâcheuse habitude de présenter les questions que l'on devrait
se poser avant de nous proposer les réponses qu'ils y ont préparées ! Comme si nous étions de toute manière trop stupides pour savoir nous poser la moindre question ! Peut-être vous diront-ils
que c'est pour notre confort. N'en croyez rien, c'est surtout pour masquer leur incompétence et limiter notre champ de vision.
Qu'attendent-ils ? Qu'entendent-ils faire de nous ? Quels sont les objectifs de ces manipulations ? Sont-ils
conscients de la gravité de leurs comportements ? Connaissent-ils la loi du pendule ? Ont-ils conscience qu'en lançant leurs enfants dans ce tourbillon de manipulations ils sont en train d'en
faire de profonds abrutis !
Nos moulins devraient bien prendre garde car c'est le manque de qualité de leur travail qui est en cause. La
cupidité, l'avidité, l'intérêt, l'arrivisme ne sont pas compatibles avec l'honnêteté et la probité qui devraient prévaloir et qui sont attendues de celui qui prend la parole !
A vouloir trop vendre vous risquez bien de tout perdre !
Souvenez-vous de la pauvre Perrette !!
(Un peu long peut être !!??!! Mille excuses...)